đšđ¶ Le patient debout â UnitĂ© de Chirurgie Ambulatoire (UCA) đ¶đš
Récemment mis en place en service de Chirurgie Ambulatoire pour se rendre au bloc opératoire, nous vous proposons de découvrir la méthode du « patient debout ».
Comme expliquĂ© sur le site de la SociĂ©tĂ© Française dâAnesthĂ©sie et de RĂ©animation (SFAR), « toute personne non douloureuse, entrĂ©e debout Ă lâhĂŽpital peut aller debout au bloc opĂ©ratoire. Le patient est informĂ© et peut, Ă tout moment changĂ© dâavis ».
Fini le brancard ou le lit, si vous pouvez et souhaitez marcher pour aller au bloc, vous le pouvez. Et ce, toujours accompagné.e par nos collÚgues brancardiers.
Quels en sont les objectifs ?
- Développer RAAC (récupération, amélioration aprÚs chirurgie )
- Rendre le patient acteur de sa prise en charge
- Diminuer le stress patient : hĂŽpital moins traumatisant. CrĂ©er un lieu de vie au-delĂ dâun lieu de soins pour les patients et ses proches.
- Valoriser lâautonomie du patient et le maintenir acteur de sa prise en charge ;
- Préserver sa dignité ;
- Favoriser lâĂ©change avec le patient, cĂŽte Ă cĂŽte durant le transfert ;
- Diminuer lâanxiĂ©tĂ© ;
- AmĂ©liorer lâefficience des blocs opĂ©ratoires en fluidifiant les parcours patients ;
- Valoriser les missions du brancardier / pros du bloc et limiter les troubles musculosquelettiques.
Oui et en pratique ?
Nous avons passĂ© un moment au sein de lâunitĂ© de Chirurgie Ambulatoire du CH de Dieppe et avons rencontrĂ© professionnels et patients. Qui mieux que les principaux concernĂ©s pour nous en parler ?
Gaëlle, InfirmiÚre et Stéphanie, Aide-Soignante :
GaĂ«lle est infirmiĂšre en UCA depuis 2012. Elle est diplĂŽmĂ©e en 2006. « Je suis contente de venir travailler. Câest une autre approche et relation avec les patients. Jâavais besoin de changer. En ORL, il y avait beaucoup de carcinomes, ou mĂȘme les patients chroniques. CâĂ©tait compliquĂ© de laisser le travail au travail. LĂ , tout reste ici quand je rentre chez moi ».
Le patient debout « câest un beau projet. Câest positif. Les patients sont contents. Câest une autre prise en charge. Le fait dâĂȘtre assis ou debout, pour les gens, câest bien.» « Et pour nous, câest aussi un confort de vie : on nâa plus besoin de faire les transferts de lit dâune chambre Ă lâautre ou de fauteuil en fonction de la programmation. Câest un sacrĂ© gain de temps ».
StĂ©phanie, Aide-Soignante depuis 2004 et en UCA depuis janvier 2017. « je me sens bien, je me sens Ă ma place, ça me convient parfaitement, je mây retrouve. » « câest aussi valorisant dâĂȘtre reconnue par sa cadre pour notre investissement dans ce projet. JâĂ©tais super stressĂ©e parce que jâavais Ă cĆur que ça marche. Et tout sâest bien passĂ© (rires) »
Le patient debout : ça permet dâoptimiser le service, dâaugmenter le nombre de patient Ă la journĂ©e sans augmenter la charge de travail. Moins de manutention donc moins de temps perdu au bio nettoyage. Aujourdâhui, sur 12 patients, un seul a nĂ©cessitĂ© un lit. Les autres patients Ă©taient installĂ©s au fauteuil et sont allĂ©s au bloc debout. Dans la mesure du possible, le retour peut se faire debout. »
Nathalie Cadre de santĂ© : prĂ©server lâautonomie du patient, il se sent beaucoup moins malade. Câest bĂ©nĂ©fique pour tout le monde. Y compris pour le service. Le patient prĂ©fĂšre ressortir le soir que rester hospitalisĂ©. LâĂ©quipe est au top du top aussi. LâĂ©quipe est motivĂ©e par ce projet ; elle Ă©tait partante dâemblĂ©e et forces de propositions pour amĂ©nager les locaux afin de favoriser le dĂ©part debout et dâamĂ©liorer la prise en charge du patient. Ăvidemment, on a des choses Ă amĂ©liorer, Ă peaufiner et câest pour cela que lâon dĂ©marre doucement sur lâĂ©tĂ©. Pour pouvoir ajuster aussi et ĂȘtre opĂ©rationnels en septembre. Pour le moment, on a encore les 2 parcours patient : debout et allongĂ©. »
Fonctionnement et organisation :
Un salon de départ et un salon de surveillance post opératoire.
Les patients Ă©changent entre eux, semblent dĂ©tendus, ça dĂ©mystifie lâhĂŽpital. Les papiers de sortie sont anticipĂ©s, tout est prĂȘt au moment de partir. Câest un problĂšme en moins. Câest une grosse organisation en amont pour que tout soit bien calĂ©. Les mĂ©decins nous font confiance.
A lâarrivĂ©e du patient en secteur de chirurgie ambulatoire : Accueil et Entretien par IDE, (bureau dĂ©diĂ©) pour vĂ©rification dâusage puis prise ne charge AS accompagnement au vestiaire pour se changer et range ses affaires dans un casier, clef du casier remis Ă lâAS puis AS accompagne le patient dans le salon dâattente ;
Retour en salle de surveillance post opératoire, durant environ 1h. Les IDE font « le score à la rue ». Une fois ça ok, accompagné au vestiaire puis salon des sorties pour que le chirurgien voit le patient et valide la sortie définitive.
Florian Frémont, faisant fonction cadre de santé du Bloc :
Limiter la sensation de patient malade, le temps de brancardage et de transfert, patient acteur des soins.
Le mode de fonctionnement au bloc opĂ©ratoire nâa pas encore changĂ© complĂštement. Quand on aura les brancards en plus et les amĂ©nagements
Ressenti bloc : on aimerait 80% patient debout et 20% allongĂ©s, Ă terme. Favoriser un parcours unique, fluidifier les parcours. On voit oĂč on veut en venir mais on a besoin de matĂ©riel. Donc on tĂątonne pour le moment. LâexpĂ©rience va nous montrer que telle chirurgie câest 100% allongĂ© ou telle autre ça peut ĂȘtre debout.
Aucune dĂ©sillusion. Besoin dâamĂ©nagement, de zones dĂ©diĂ©es, harmonisation de lâaccueil. Mais rien dâanormal en somme. Ce sont des ajustements normaux.
A terme, lâobjectif est que tout patient arrivant debout (chirurgie ambulatoire ou chirurgie conventionnelle) puisse sâinstaller lui-mĂȘme en salle dâintervention et soit, en post opĂ©ratoire, rĂ©veillĂ© sur un brancard en SSPI puis transfĂ©rĂ© dans son unitĂ© dâaval en respectant une « marche en avant » tout au long du circuit. Cela nĂ©cessite des investissements en brancards, paravents, matĂ©riel diversâŠ.
Retour de patients :
On est autonome, ça dĂ©dramatise clairement lâhospitalisation. Et puis, câest convivial aussi. On parle entre nous, on parle dâautre chose, aussi. Câest vraiment une bonne idĂ©e.
Retour Charlotte Quintard, faisant fonction de cadre supérieure de santé :
« Le projet a Ă©tĂ© portĂ© avec succĂšs par lâĂ©quipe et la cadre du service. LâĂ©quipe a Ă©tĂ© trĂšs investie et dynamique pour la mise en place rapide de ce projet. Les idĂ©es ont Ă©tĂ© riches et constructives. Je remercie lâĂ©quipe dâUCA, du bloc et leur encadrement respectif pour la mise en place de ce projet innovant qui donne du sens au parcours patient et qui dynamise lâĂ©quipe. Les patients sont satisfaits, acteurs et font un retour trĂšs positif quant Ă cette nouvelle modalitĂ© dâaccueil.
Des amĂ©nagements sont Ă venir pour perfectionner notre pratique auprĂšs dâeux et leur apporter toutes les conditions requises pour un accompagnement optimal et ajustĂ©s Ă leurs besoins. »
« Je suis trĂšs content de voir que lâengagement des Ă©quipes para mĂ©dicales et leur encadrement ont permis, comme il est notĂ© plus haut, de permettre une mise en route rapide de ce projet dont les acteurs mĂ©dicaux et en particulier nos collĂšgues anesthĂ©sistes en avaient depuis longtemps soulignĂ© lâintĂ©rĂȘt.
Il est certain que le patient bĂ©nĂ©ficie largement de ce type de prise en charge dans la mesure oĂč il devient effectivement acteur de sa prise en charge et que, de ce fait, les suites opĂ©ratoires, en termes de rĂ©habilitation, sâen trouvent dâautant amĂ©liorĂ©es. Merci Ă tous pour le travail accompli. » souligne le Docteur Del Gallo, Chef du PĂŽle Chirurgie – MĂšre et enfants
« Une remarquable implication des Ă©quipes paramĂ©dicales et de lâencadrement au bĂ©nĂ©fice du patient. » prĂ©cise ValĂ©rie Carpentier Directrice des Soins et qui adresse ses fĂ©licitations Ă tous.